Palazzo Balbi (à gauche) vu de la Ca'Rezzonico |
VENISE MORTE ET RESSUSCITÉE
On en vint ainsi aux premières
années de la Révolution
française. La Sérénissime
République n’avait plus, politiquement, qu’une façade
branlante : mais enfin c’était encore un état indépendant. Lorsque
Bonaparte entreprit sa campagne d’Italie, le Sénat lui fit des avances, puis le
crut perdu et se retourna vers l’Autriche. On alla jusqu’à cribler de boulets
un petit bâtiment français dans la lagune : presque au même moment, on
apprenait la marche foudroyante de
l’homme prédestiné et les préliminaires de Leoben. Le Sénat terrifié demanda
grâce au vainqueur. Bonaparte irrité annonça « qu’il allait être un Attila pour Venise et son gouvernement décrépit »
….Le doge Manin capitula, tandis que les sénateurs fuyaient. Venise était prise
pour la première fois. En 1797, la Sérénissime République avait cessé de vivre après
mille années d’existence. Bonaparte la céda avec mépris à l’Autriche par le
traité de Campo-Formio. Neuf ans plus tard, devenu empereur, il la lui
reprenait pour l’incorporer au royaume d’Italie sous les ordres du prince
Eugène : mais l’effondrement de 1815 refit de l’héritière de Byzance la
vassale des Habsbourg. Dès lors ce fut la servitude. Venise semblait rayée de
l’histoire.
Cependant deux belles pages lui
étaient encore réservées. L’idée jacobine allait fomenter, dans l’Italie
esclave, le carbonarisme et la lutte de ruse sous un régime de Jésuites, de
policiers et de bourreaux. Durant trente années, de 1818 à 1848, on vit les
tentatives de Pepe, de Charles-Albert, de Garibaldi, les défaites héroïques,
les complots, les répressions sanglantes et la République un instant
triomphante à Rome. Venise tressaillit à la voix de son tribun Daniel Manin.
Elle osa chasser les uniformes blancs, relever son antique drapeaux de liberté
nationale et soutenir, elle, République Vénitienne, un siège qu’elle prolongea
durant quinze mois pour l’honneur et l’idéal, tandis que tout espoir
s’écroulait à Milan et à Rome. Elle ne se rendit que quand ses forts du
littoral furent en cendres, quand les boulets autrichiens tombèrent sur la Place Saint Marc, quand
l’épidémie fit rage, quand il n’y eut plus de pain ni de poudre. L’Europe fut
étonnée. 1849 effaçait 1797.
à suivre……
Vedo che sei arrivata quasi alla fine della storia di Venezia che hai saputo raccontare molto bene. Fra poco parlerò anch'io di Daniele Manin. Un caro saluto.
RépondreSupprimer